Paris mise en Seine
Limoges est reliée à Paris par la gare d'Austerlitz. Avant de m'enfoncer dans le sous-sol parisien pour changer de train et me rendre en banlieue, je ne peux m'empêcher de sortir prendre l'air. Il faut dire que le pont d'Austerlitz est l'un de mes préférés : je sors de la gare, je traverse la Seine, je regarde notre capitale comme s'il s'agissait d'un décor de théâtre. En continuel chantier, au moins depuis le Moyen Âge et Notre-Dame jusqu'à nos jours...
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De gauche à droite : le Panthéon qui rassemble des personnages ayant fait notre Histoire, l'Université de Jussieu entre Sorbonne et Institut du Monde Arabe, la cathédrale Notre-Dame derrière le pont de Sully. Au centre, une grue rouge qui monte le décor. Sur la Seine, un bateau qui relie les différents chapitres de ce livre de pierre.
J'aime le pont d'Austerlitz qui offre un point de vue unique sur plusieurs monuments emblématiques de Paris. J'aime la Seine qui souligne en bleu les façades grises aux fenêtres posées là comme les âmes d'un Paradis toujours renouvelé. De l'autre côté, on verrait Bercy, la bibliothèque F. Mitterrand et d'autres immeubles de verre qui semblent former les grandes serres urbaines de nos cultures modernes.
Les ponts sont pour moi des lieux privilégiés d'observation. Entre deux rives, entre deux temps. Ci-dessus, le doigt de la cathédrale pointé vers le ciel de midi. Ci-dessous, le Panthéon qui surgit du minuit de la Terre et dépouille les arbres de leurs feuilles comme il rythme nos histoires de ses deuils.
En traversant le pont, mon esprit dérive. Au lieu de s'enfermer dans quelque méditation, il s'ouvre au contraire à ce qui lui est donné à voir. Tandis que la vie parisienne pousse ses habitants ou ses touristes à filer rapidement sur Seine, je prends la liberté de m'arrêter en plein milieu du pont, et je suspends le temps. Quel spectacle ! Je ressens les mêmes émotions que dans le noir d'une salle de théâtre ou de cinéma...
Quitter le pont m'est pénible, surtout que je dois rejoindre les entrailles de Paris. Mais ce pont d'Austerlitz m'offre un autre trésor. Il m'entraîne dans les bras du Jardin des Plantes. L'immense façade harmonieuse du Muséum d'Histoire Naturelle avoisinant le gracile et gracieux minaret de la mosquée me rappelle que Paris n'est pas qu'une ville mais tout un monde, un univers dans lequel je me perdrais bien s'il ne fallait pas me retrouver à démêler maintenant les racines de son métropolitain.
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